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Samedi 26 juin 2021, Paroisse de la Trinité sur les chemins de saint Jacques

Les chrétiens de la paroisse de la Trinité sur les chemins de Saint-Jacques* sont venus nombreux, le samedi 26 juin 2021, au séminaire des barbelés du Coudray pour dire au revoir à leur curé, l'abbé Hugues de Tilly.

Le prêtre a exprimé le privilège de pouvoir célébrer dans cette chapelle de l'abbé Stock, « haut lieu de spiritualité de l'Europe », a-t-il précisé.

Entouré d'une vingtaine de servants d'autel, et du père Joseph, vicaire, il a manifesté sa joie d'avoir vécu ces huit années. Il quitte à regret ses paroissiens mais, dit-il, « la mission nous est confiée, mais ne nous appartient pas ».

L'abbé Hugues de Tilly deviendra en septembre curé de la paroisse Saint-Lubin du Perche, qui regroupe Nogent-le- Rotrou et trente et un autres villages.

 * (*) Barjouville - Boncé - La Bourdinière-Saint-Loup - Corancez - Le Coudray - Dammarie - Fresnay-le-Comte - Gellainville - Luisant - Mignières - Morancez - Thivars - Ver-lès-Chartres.

Homélie :

Tout part d’un grain de poussière, il y a plusieurs milliards d’années : ce que l’on appelle le Big Bang, compris par l’astrophysicien et chanoine catholique belge Georges Lemaitre, et confirmé ensuite par les observations de l’astronome Hubble en 1929 : la naissance de l’univers. A partir d’un grain de poussière, l’univers en expansion. Et dans ce phénomène improbable, se produit un autre phénomène encore plus improbable, selon une probabilité statistiquement nulle : l’apparition de la vie, et parmi les êtres vivants, l’improbable dans l’improbable : cette merveille qu’est l’Homme.

<pour moi Dieu est une évidence. Tout comme l’évidence est toujours plus limpide, qu’au cœur de l’histoire des hommes, Jésus, le Christ, est venu révéler qui est ce Dieu Créateur, pour nous proposer d’entrer dans l’amitié avec Lui et être sauvés de nos mauvais démons ; L’amitié avec Dieu qui nous sauve, en JC.

C’est mon expérience personnelle : à la suite du Seigneur, en essayant d’être là où Il m’attend, Il me sauve d’une vie sans but, et la vie devient intense et belle, exigeante, exaltante. Ce chemin nous détourne de nous-même et nous rend pleinement vivants. Nous élargissons alors notre cœur et grandissons dans l’amour de Dieu et du prochain.

Après ces 8 années comme curé de la Trinité, je constate de plus en plus combien le Seigneur veut le meilleur pour chacun, et que notre époque est en réalité profondément ouverte à la foi. Combien de fois ai-je croisé des « non croyants » qui m’avouaient que dans le secret de leurs cœurs, ils prient Dieu.

Combien de familles, de parents, de jeunes, de grands parents qui ont le désir d’apprendre à prier, le désir de découvrir Dieu, de comprendre le sens de la vie. Notre époque est assoiffée de Dieu. Souvent mille et une choses secondaires étouffent ce désir, et la pression sociale invite à vivre comme si Dieu n’existait pas, ou n’avait pas d’importance. Mais le désir est là.

Eh bien à nous aussi d’être là ! Le désir de Dieu ne fait pas de bruit, ne fait pas la une des médias, mais pour toutes ces personnes et ces familles qui ouvrent leur cœur, qui recherchent la Vérité, la droiture, l’amour vrai, et Dieu, il faut être là ! Si nous gardons et ravivons le feu de la mission, de l’annonce, nous remplirons notre mission. Sinon, l’Eglise devient comme toute communauté humaine. Je vous livre une conviction intense et profonde : tous ceux qui vivent de la vie de Dieu et s’engagent dans un service de la paroisse, par l’action ou la prière, ne perdent pas leur temps. C’est même l’inverse, ils s’engagent dans ce dont notre monde a le plus besoin : découvrir Dieu. Dans la vie d’une paroisse, il y a de l’enthousiasme, il y a des fatigues, il y a de l’énergie, il y a des conflits, tout cela c’est la vie, c’est le propre de tout organisme vivant, et nous le plaçons sous le regard du Seigneur.

J’ai pu constater de manière intense combien la prière, mystérieusement, reste la source de toute action missionnaire. C’est ainsi que les membres de l’équipe d’accueil débutent leur permanence. Comme ils sont précieux ces instants de recueillement de l’équipe deuil avant les obsèques, de l’équipe baptême ou mariage avant nos rencontres. Laisser Dieu agir.

J’ai pu constater de manière intense combien la solidarité porte de fruits, et aussi combien la critique pouvait être destructrice. J’ai pu constater combien la bienveillance libère les énergies et la joie, combien le découragement ne sert à rien, et combien la fidélité et l’engagement gratuit porte un fruit qui se démultiplie de manière incroyable, sous le regard du Seigneur.

J’ai constaté que le Seigneur, jamais, n’abandonne son Eglise, quand tant de nos contemporains ont oublié Dieu et s’étonnent ensuite que les jeunes générations aillent chercher ailleurs des religions ou des idoles de substitution face au vide de ce que propose notre société en plein délitement.

 Nous, chrétiens d’Occident, connaissons la source, mais nous sommes souvent trop endormis par notre confort pour aller y boire, et trop timides pour en indiquer le chemin. Laissons-nous déranger, et même, osons accompagner jusqu’à la source celui qui vient nous déranger, car alors la meilleure partie de nous-même se réveille et rayonne. Chers frères et sœurs, notre mission est exaltante, et elle est urgente, et elle est si simple : Il s’agit de laisser dans nos journées de place à Dieu, à l’autre, à la gratuité. Il est tellement temps de prendre soin de ce monde nouveau qui nait sans faire de bruit alors qu’un monde ancien disparait. Si Dieu est avec nous, il saura faire surgir des choses merveilleuses, tout comme en 1945, à l’ombre des barbelés, le Seigneur posait ici, invisiblement les fondations d’une renaissance spirituelle dans le champ de ruines des totalitarismes athées.

Dieu est le Dieu des vivants. « Le Christ est vivant, et Il te veut vivant » redit notre pape François à tous les jeunes, mais aussi à chacun d’entre nous. Il faut peu de choses pour répandre le feu de la foi et de la charité dans notre monde rendu encore plus glacial par l’épidémie de Covid : Cette semaine, à l’hôpital, je vais visiter une jeune fille de 15 ans, qui s’est elle-même fait du mal en réaction à la fausse douceur, en réaction à la dureté de notre société où il y a si peu de place pour l’amour vrai.

Et par contraste, je pense à Lucile, 15 ans, baptisée à Pâques, qui témoigne simplement : Jésus m’a sauvé !

Chers frères et sœurs, les choses sont simples, quand on les met dans l’ordre : Dieu n’est pas secondaire, c’est le reste qui est secondaire. Et la vie chrétienne, c’est mettre Dieu à la première place. Non pas la cinquième, la troisième ni même la seconde. La première place.

Alors cher petit troupeau, aujourd’hui je remercie le Seigneur, dans une action de grâce que vous ne pouvez pas imaginer, pour tant de belles choses vécues pendant ces 8 années, et que vous découvrirez au ciel, et je demande au Seigneur de vous bénir et de vous donner sa joie. Puissiez-vous toujours davantage lui laisser la première place dans vos vies. Amen.

2021 07 06 adieux du père de Tilly copie

 

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