Saint-Jacques du Haut Pas 15 février 2018, l'archidiocèse de Paris commémore par une messe le 70 ème anniversaire de la mort de Franz Stock
Mot d’accueil de Stéphane Chmelewsky, Président des Amis de Franz Stock.
« Une centaine de personnes qu’on avait pu joindre par téléphone participent le 28 février 1948 à la cérémonie des funérailles à Saint-Jacques du Haut Pas. Monseigneur Rodhain célèbre l’Eucharistie. Dans l’assemblée : le nonce Roncalli, Mgr Bossard, évêque auxiliaire de Paris représentant le cardinal Suhard, Edmond Michelet et Francisque Gay, ministres et anciens résistants, le général Buisson, directeur des prisonniers de guerre. (…) Le nonce apostolique récita l’ultime prière sur le corps du prêtre prisonnier. Auparavant, s’adressant à la maigre assemblée, il avait répété ce qu’il avait dit quelques mois plutôt : « l’abbé Stock ce n’est pas un nom c’est un programme. » Et l’Abbé Raymond Loonbeck, principal biographe de Franz Stock, à qui j’emprunte ces détails, poursuit un peu plus loin :
(…) Sous le titre Un prêtre, Edmond Michelet observait dans le Courrier de la Loire du 1er avril 48 que « s’il avait été possible d’aviser tous ceux à qui ce mort avait été jadis secourable il est à croire que la foule n’aurait pas pu tenir dans l’église. Si nous ne vivions pas dans un temps d’affreuse grisaille où l’imagination fait défaut et où la crainte des audaces interdit toute initiative, j’aurais aimé qu’on donne à ces obsèques un caractère solennel symbolique qui aurait eu une profonde signification des deux côtés du Rhin–et même ailleurs. »
Soixante-dix ans plus tard, l’affreuse grisaille s’est dissipée. Ce n’est donc nullement une audace pour les Amis de Franz Stock d’aujourd’hui, de proclamer qu’au-delà de la reconnaissance par les autorités françaises et allemandes du sacrifice de l’Abbé Franz Stock, au delà même de sa béatification qui interviendra peut-être un jour, il importe comme jamais de présenter sa figure aux sociétés civiles européennes pour ce qu’elle est. Celle d’un héros qui, alors que les haines étaient à leur paroxysme, aida, respecta et soutint tout ceux qui acceptaient sa fraternité, quelle que soient leur nationalité, leur race, ou leurs convictions. Franz Stock mérite de devenir une des figures tutélaires de l’Europe. Il ne pourra sans doute pas figurer au même rang que les grands « pères fondateurs ». Mais, paradoxalement, sa vie exemplaire, sa jeunesse de caractère, sa vitalité, sa tolérance et son goût de toujours mieux connaître et comprendre l’autre, peuvent nourrir la réflexion et l’action des jeunes générations. Nous constatons d’ailleurs que les jeunes sont intéressés, et même fascinés, quand nous leur présentons le témoignage de Franz Stock, découvrant que « la fraternité universelle » est plus jamais nécessaire pour construire l’Europe et vivre ensemble sur une planète mondialisée. Dans ce monde en perte de repères, qui n’échappera sans doute pas à de nouveaux ébranlements, la figure de Franz Stock est et demeure
...